Boum. Premier sans intérèt que je mets, et je vais devoir me justifier, ce que je ferai avec plaisir...

Petite présentation du groupe: justement, on ne le présente plus. Les Red Hot Chili Peppers (RHCP ), fondateurs du mouvement Fusion, et maitres incontestés du genre. Connus pour leur musique énergique, leurs préstations scèniques dignes de ACDC, leur musique inclassable, à la croisée entre rap, punk, et que sais-je encore, vraiment indéfinnissable, unique, symbolisée par les géniaux "Mother Milk" et "Blood Sugar Sex Magik"(BSSM) à l'origine de l'explosion du groupe au grand public... Puis, est arrivé "One Hot Minute", toujours excellent...et enfin...LE grand changement. Montré comme la manifestation du succès par les uns, comme un album pierre d'angle pour d'autres, Californication s'est démarqué par sa musique apparament plus profonde, subtile, en fait plus calme et posée. Si les uns crient à la traîtrise, d'autres l'acceptent. Je fais partie des fans de cet album, malgré le flagrant changement.
Mais je ne suis pas là pour parler de Californication, mais bien de l'autre. Le successeur. Cet album qui m'a fait d'abord détester les californiens (il en a fallu des efforts à mes amis pour réussir à me faire profiter des RHCP sans les à-priori de By the Way...) Ils se souviennent encore de la période où, horripilé par l'omniprésence des clips de "By The Way" et "can't stop" à la TV, je ne supportai plus la moindre évocation de ce groupe et ne réagissais que par des "arghhhhh encore eux..."
Et j'ai découvert le reste. Et aimé le reste. Et je me suis dit "mais comment ont-ils pu faire ça..."
Après cette (trop?) longue intro,passons à la gallette elle même. Si j'étais subjectif, je dirais la gallette d'après soirée trop arrosée. Mais je vais essayer d'être le plus objectif possible.

Pour commencer, les points forts.
1)la musique est bien écrite, les musiciens jouent bien. Flea nous prouve une fois de plus que la basse, c'est lui, avec une ligne permanente, classique du groupe. Les compos sont relativement bonnes, et Anthony chante/rappe pas mal du tout, avec une prédominance du chant toutefois. L'introduction d'éléments digitaux, éléctroniques est surprenante et marque l'originalitée de cet album.
2) la musique est généralement calme, et cet album est assez reposant en cela. Donc, à priori, rien à dire, un album original, reposant, presque tout le temps calme, avec plus de chant que de rap, juste un peu plus "accessible"(quelle langue de bois...) que ses prédécesseurs.

Et c'est là que l'on arrive dans les défauts...
1) Un album calme tout du long...pourquoi pas...a? son prédecesseur était déjà dans cette optique? Pas grave...c' est une période...QUOI? C'EST DES RHCP QU'IL S'AGIT?????
voilà. Deux albums totalement calmes à suivre chez les RHCP...quand on s'est fait connaître grâce à l'énergie (pas toujours contenue correctement...), ça paraît vraiment bizarre de faire un album qui contient...90% de musique calme...(ils battent Scorpions...le syndrome de la ballade a encore frappé...) Donc, album calme tout du long.
2) ou presque...il y a des passages qui se veulent énergiques...et là. Le fiasco. Les RHCP ont du oublier qui ils étaient, parce que dans le genre remplissage...on fait pas mieux. C'est amusant, certes...mais pas vraiment prenant, et sûrement pas rebondissant comme les autres. Ils en arrivent même à nous jouer du pseudo-Ska quand ils veulent être dynamiques...pathétique, c'est le seul mot que je trouve.
2) ensuite...Le chant. Bin oui, justement, c'est problèmatique, du chant quasiment tout le temps, quand le vocaliste est connu pour rapper, en alternance avec des passages chantés. Ici, c est le chant qui l'emporte. Et je ne trouve pas que ce soit une réussite, ça enlève tout le cachet des parties vocales du groupe.

Bref. Conclusion de me points négatifs? On ne retrouve pas l'énergie des RHCP, le rap des RHCP, l'instrumentation des RHCP...et...
A oui! J'oubliai! Les Paroles...Love, love, love ont dit les Beatles en leur temps...Oui, c est ça. Un concept-album basé sur les love-stories des "teenagers". Rien d'engagé, de délirant...quasiment que de la guimauve sentimentale...je ne suis pas contre, de temps en temps (je ne suis pas une machine se repaisant de musique violente, faut pas croire...) Mais là, plus d'une heure de guimauve...ça finit par lourder (à moins que cet album ne soit déstiné à un public neurasthénique...dans ce cas, je n'ai rien compris...)
Le voila, le problème. Cet album, au lieu d'être destiné à plein de gens qui aiment un peu tout, est destiné à un public qui achète. Cet album est ce que j'appellerai un album commercial. Et c'est dommage. Quand on l'écoute, on est vraiment loin du changement marquant entre "the uplift mofo party plan" et "Mother Milk". Et pourtant, on aurait pu parler à ce moment là de corconstance aténuantes, avec le décès d'un membre d'une overdose et le départ d'un autre qui voulait le suivre...changement qui avait été plutot bénéfique à l'époque.
Là, on a un album 3 ans après Californication qui semble nous dire "aaa vous avez aimés Californication? voila ce qui vous plaira, et à plus de monde encore! Ca va passer à la radio, se vendre à des millions d'exemplaires, et nous rapporter du fric sans se fouler".(notez que le "sans se fouler" est éxagèré, car il y a quand même un travail réel derrière cet album.
Voila mon problème avec cet album. Et avec d'autres encore actuellement. Beaucoup de groupes tendent à s'orienter vers ce qui rapporte. Et perdent bien souvent leur cachet. Ce qui nous donne, de plus en plus, une "bouillie prémachée plutot fade mais qui passe bien".

Cette chronique, bien plus que la chronique d'un album qui m'a déçu, plus encore, dégouté, est un coup de gueule, non pas contre la démocratisation de la musique, mais la toute puissance du "buisiness" dans un monde, un art qui devrait être là pour nous rappeler la variété Humaine, et non pour nous envoyer à répétition une musique taillée dans le même moule.
Alors, face à ce phénomène, il ne reste que 3 choix:
1)Suivre le troupeau, comme tous.
2) Se réfugier dans le passé, avant cette standardisation (ce que je tends à faire, malgré l'incomprehension).
3) Chercher ailleurs, car partout existent des petits groupes originaux, dans tout les styles, qui ne demandent qu'à se faire connaitre, et galèrent pendant des années sans l'aide des tout puissants médias et maisons de disques, avant de trouver la reconnaissance d'un public fidèle.

Vous avez toutes les cartes en main. A vous de choisir voutre camp. A Bon entendeur, salut.
Torquemada, avec mes remerciements envers Paul pour sa connaissance du groupe et sa critique de By The Way (et le fait de m'avoir permis de découvrir ce groupe, tant dans le bon que dans le mauvais.

ps: je diverge, et je fais des pavés...veuillez m'en excuser, j'aime introduire des éléments de critique en dehors du travail de chroniqueur pur et dur.

Torquemada  22/02/2005    avis: