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Jeff Beck - Truth - 1968


Genre : blues rock
Traductions et paroles :!!!!

©Epic
1Shapes Of Things
2Let Me Love You
3Morning Dew
4You Shook Me
5Ol'Man River
6Greensleves
7Rock Plimsoul
8Beck's Bolero
9Blues Deluxe
10I Ain't Supersticious

Avis de la rédaction :

  
Deadkal
  
Religionnaire

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Le « guitar-hero ». S’il y’a un point qui lie Clapton, Page et Beck, c’est que ces trois guitaristes ont eu l’occasion de jouer dans les Yardbirds, véritable pépinière de stars (vous trouverez une biographie de ce groupe sur ce site). Jeff Beck est avec Clapton et Page l’une des figures guitaristiques principales des années 60-70. Il commence très tôt une carrière prometteuse au sein des Tridents, formation au succès tel qu’il se voit proposer en 1965 de remplacer Clapton au sein des fameux Yardbirds, où il ne restera en fait qu’un an avant d’entamer une fulgurante carrière solo. La période Beck demeurera cependant la plus faste du groupe, imposant au monde les hits que sont « Evil Hearted You », « Still I’m Sad », et « Shapes Of Things » que l’on retrouvera sur Truth.

Du blues revival au creuset hard. Après avoir enregistré quelques titres en solo, conscient de ses limites comme chanteur, il forme le Jeff Beck Group, regroupant autour de lui les non moins prestigieux Rod Stewart au chant, Ron Wood à la basse (futur Faces, futur Stones), Nicky Hopkins (collaborateur régulier des Stones) au piano et Mickey Waller à la batterie. Truth, le premier album du groupe s’ouvre donc par le cultissime « Shapes Of Things », retravaillé, rehaussé par la voix de Stewart et la production sans faille. Ce morceau illustre bien la tonalité de l’album, commençant par un rythme régulier, le tempo martelé à la batterie, avant d’exploser sous les coups des distorsions de guitares et vocales. Ce titre et l’album dans son ensemble, explorent toutes les facettes d’un blues modernisé, annonçant le son du psychédélisme (« Shapes Of Things »), ouvrant de nombreuses portes au hard rock (« Let Me Love You »), en passant par le rock romantique anglais (« Ol’ Man River » de Jerome Kern). Le blues est en effet à l’honneur sur cet album. Outre les reprises des bluesy « You Shook Me » et « I Ain’t Supertitious » de Willie Dixon, on retrouve aussi le captif « Beck’s Bolero » composé par Jimmy Page, arrangé par Beck et sur lequel figurent aussi John Paul Jones ( futur Led Zeppelin) et Keith Moon des Who. Il s’agit là d’un arrangement blues-rock du boléro de Ravel qui sorti en 1967 sur une face B d’un single de Beck. Jeff Beck étonne toujours par son jeu magique et nerveux, développant ses riffs incisifs, et par son goût prononcé pour les techniques nouvelles – distorsion, wah-wah, réverbération, fuzz-box. Beck comme Page s’acharne à piller le tronc rock’n roll, réinventant le blues, le magnifiant en le dénaturant, le torturant jusqu’à la métallisation ; en ce sens « Let Me Love You » aurait très bien pu figurer sur le premier album de Led Zeppelin. La basse est créative, Ron creusant des fossés aux rebords glissants, laissant l’auditeur pris au piège entre le doigté de son jeu inventif, les riffs barbelés de Jeff et le coup de pied foudroyant de Mickey. Rod Stewart est magistral et joue sur tous les tableaux, charmant par sa sensualité (« Ol’Man River » « Morning View »), époustouflant de dextérité sur les bluesy « You Shook Me » et « Blues De Luxe » et de charisme, faisant bon usage de sa voix éraillée (« Ol’Man River », « Blues De Luxe »). Hopkins, quant à lui, caresse les ivoires, se faisant bluesy sur « You Shook Me » ou sur « Blues De Luxe » qui ruisselle de notes fluides, alternant avec le clavier-orgue par moment et répondant à la guitare dans des affrontements stéréophoniques.

La mesure et l’émotion faites reines. Le groupe démontre un réel sens du rythme et offre une palette musicale diversifiée mais toujours au service de la mélodie et du blues. On ressent une véritable symbiose des instruments, chacun ayant sa place, aucun n’empiétant sur l’autre même si une large place est faite à l’omniprésente guitare, pouvait-il en être autrement ? Une fusion sonique aux différentes facettes, mêlant structure classique aux cadences subtiles, ainsi pour les duels voix/guitares de « Let Me Love You » et « Rock My Plimsoul » ou le balancement bluesy, limite boogie de ce dernier et sur « I Ain’t Superstitious ») et spontanéité du jeu, le très bavard Jeff tripatouillant sa guitare, lui arrachant ses derniers râles (« Rock My Plimsoul »), raclant jusque plus de corde ses accords (« You Shook Me »), cisaillant le carcan presque trop linéaire des morceaux par ses riffs chirurgicaux, décochant ses flèches soniques à tout-va (« Morning Dew »…) orchestrant un déluge de plomb par de larges giclées de métal (« I Ain’t Superstitious », « You Shook Me »), déchirant de grosse échappées acrobatiques de notes charnelles mais faisant aussi preuve de modération comme sur l’accalmie « Greensleeves », le traditionnel instrumental (folk song crédité au nom de Henri VIII roi d’Angleterre du XVIème siècle) acoustique prolongeant le bouleversant « Ol’Man River » ou sur « Morning Dew », titre apocalyptique de folk-rock de Bonnie-Dobson (standard repris par les Grateful Dead, et récemment par Robert Plant, notez la présence de Keith Moon, au tympanon, sur cette version) et son air de cornemuse, qui permettent tous deux l’amerrissage suite aux chocs telluriques qui les précèdent. La rythmique n’est pas pour autant négligée, loin s’en faut. La batterie intime percute, Mickey frappe de son coup de pied redoutable et Rod, quant à lui, tresse des entrelacs vibrants laissant peu de répit à nos oreilles assoiffées ; les deux instruments s’associant en un cyclone de métal froissé en particulier sur le final de « I Ain’t Superstitious » ; véritables maçons élevant des murs sonores (« Beck’s Bolero »…) et architectes du tempo jouant sur la polyrythmie et la saccade comme sur « Rock My Plimsoul ».

Terminons sur la version remasterisée désormais disponible avec sept titres bonus (pour la plupart, des singles datant de 1967). Cette version nous offre le fameux single « Hi-Ho Silver Lining », titre pop sorti quelque temps auparavant et qui connaîtra une longue fortune, puisqu’on le reverra dans les charts en 1972 et en 1982. Cette version fait apparaître les deux voix, celle de Beck et celle de Rod en backing. Trois autres singles datent de cette période : « Tallyman », « Love Is Blue » et la face B de ce dernier, la fantastique ballade « I’ve Been Drinking ». Le premier est un titre de Graham Gouldman qui a aussi composé pour les Yardbirds et le second est un instrumental. On retrouve aussi des versions mixées en stéréo ou en mono de titres figurant déjà sur l’album, apportant un plus tout sauf négligeable.

Le mot de la fin. S’il ne faut utiliser le mot légende qu’avec parcimonie, sachez que cet album, loin d’être excellent, le mérite amplement. Truth est un très bon album, un indispensable rock mais réservons une meilleure appréciation pour le second album qui réussira le pari de faire mieux. Note générale : 9/10.

Deadkal  03/04/2006    avis

sans intérêt
à la rigueur
pas mal
bon
très bon
excellent

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