Suite à la tournée pour l’album In Your Honor, les Foo Fighters avaient annoncé qu’ils entameraient une tournée acoustique. A cette époque, j’espérais (sans trop y croire) qu’ils feraient une escale par la France… Evidemment, je pouvais toujours rêver cet événement était réservé aux chanceux américains. Heureusement pour se consoler, nous avons l’opportunité de vivre cet événement sur cd !

Sûrement marqué par l’Unplugged de Nirvana le père Grohl voulait à son tour, avec ces chansons, vivre ce moment particulier qu’est le concert unplugged. Et il décida pour l’occasion de ne pas monter seul sur scène mais d’agrandir la famille Foo le temps d’un concert. Dans les invités surprises nous retrouvons un habitué des Foo en la personne de Pat Smear (présent sur les deux premiers albums du groupe) qui est à première vue l’homme de la situation pour venir en renfort lors des concerts acoustiques (c’est le troisième homme de celui de Nirvana), viennent s’ajouter Petra Haden (violon, mandoline et chœurs), Drew Hesters (percussions), Rami Jaffee (Piano, Métronome, Accordéon, Orgue). Ce live a été enregistré en aout 2006 au Théâtre Pantages à Hollywood Californie dans un décor luxueux et propice à une ambiance intimiste. Tout ce petit monde .installé le spectacle pouvait commencer…

Les Foo nous prouvent ici qu’ils ne sont pas qu’un groupe de rock uniquement bon à faire du bruit, car il ne faut pas oublier que l’exercice de l’unplugged est dangereux : sans distorsion pour cacher les imperfections le jeu d’un guitariste est dévoilé lors de ces sessions idem pour la voix qui doit être adaptée et revue pour l’occasion ou encore le bassiste qui n’est plus amplifié doit montrer toute la finesse de son jeu. Première constations dès l’introduction, le son a été plus que soigné, on a réellement l’impression d’avoir Mister Grohl et sa bande dans son salon. Tout au long de cette heure et quart, nous aurons l’opportunité de découvrir une face moins connue du combo américain qui se montre sous un jour plus doux et surtout moins survolté. Le choix des morceaux est assez éclectique et nous avons un panel des compositions faites par le groupe depuis leur début. L’album débute par les sublimes Razor et Over And Out toutes deux issues de la partie acoustique du dernier opus et donc les plus simples à retranscrire à cette occasion et on est tout de suite envouté par ce que dégage le groupe sur scène les ambiances sont peaufinés à l’aide des instruments ajoutés pour l’occasion. Viennent ensuite Walking After You (tiré de The Colour And The Shape) et Marigold (que je ne connaissais pas, surement une face B), mais là où cela devient intéressant c’est avec l’adaptation de My Hero qui est une de mes préférées sur album et qui prend ici une ampleur insoupçonnée, l’arrangement change la chanson du tout au tout. On continue ensuite avec un autre excellent titre extrait de There Is Nothing Left To lose Next Year a qui l’adaptation réussit aussi plutôt bien. Avec déjà ces quelques titres on constate que le groupe a vraiment bien préparé ce live et ne voulait pas bêtement jouer leur chansons avec une guitare acoustique au lieu des habituelles électriques, ils ont vraiment fait le nécessaire pour aller au bout de leur idée. Tout au long de cette très agréable visite sans artifice de la discographie du groupe, on a le plaisir d’avoir une sélection de chansons qui font partie des classiques sans être forcément les singles. Quel pied d’avoir une version de l’excellentissime et rigolarde Big Me en duo guitare piano/guitare et Dave/Petra qui se transforme presque en love song ! Monsieur Taylor Hawkins pousse la chansonnette sur son titre Cold Day In The Sun et nous démontre qu’en plus d’avoir deux des batteurs les plus talentueux du rock, ce groupe comprend aussi deux très bons chanteurs qui ont des voix taillées pour le rock (d’ailleurs si ça se déroule comme le live auquel j’ai assisté, Dave passe derrière les futs et c’est Taylor qui prend la guitare et le micro) !
La suite de l’album nous offre un nouveau titre (qui donne d’ailleurs son nom à l’album) qui montre une fois de plus les talents de compositions du leader multi-instrumentiste. Le temps d’une incursion du côté du second opus avec February Stars ou d’un passage du côté du quatrième (Times Like This) et un hommage à Kurt Cobain grâce à la très belle et surtout pleine de remords Friend Of A Friend et une des surprises de l’album : Dave qui s’arrache la voix sur un Best Of You qui en devient presque plus viscérale que la version album comme quoi simplicité ne rime pas forcément avec pauvreté musicale car cette chanson basé sur quatre accords est d’une force et d’une justesse en se focalisant sur l’élément essentiel de la musique : l’émotion. Le concert ne pouvait se terminer sans qu’un de leur classique ne soit jouée : Everlong qui dans sa version non électrifiée ne perd rien en qualité bien au contraire, elle clôt ici de façon magistrale un live qui ne l’est pas moins.

Ce live est vraiment très intéressant, l’apport des musiciens supplémentaires est flagrant. La réorchestration des titres électriques est bien faite et les chansons y gagnent vraiment. On découvre avec plaisir une autre facette du groupe, qui lors de cette « mise à nue » donne tout ce qu’ils ont. Les Foo Fighters relèvent le défi de la session unplugged haut la main et nous offre une prestation de qualité, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde !

KlOwN  23/11/2006    avis: