Triste carrière que celle de Paul DiAnno. Le premier chanteur d’Iron Maiden, après son éviction du groupe a participé à moult projets, parvenant à chaque fois à se faire entendre ; mais incapable d’atteindre le palier suivant, parfois à cause d’une maison de disques trop impliquée ou de problèmes de line up, il n’a jamais réussi à capitaliser sur son statut de chanteur mythique.
Mais c’est bien connu, les vieux prédateurs ont la peau dure et c’est presque sans surprise que l’on voit ce vieux loup reparaître en 2006 avec son projet, Paul Di’anno (à ne pas confondre avec son ancien groupe, Dianno) qui jusqu’ici avait surtout servi à nous resservir des albums live et des best of.
Je reste toujours pantois devant la capacité d’adaptation aux styles de Paul DiAnno, il débarque à la fin des années 70 avec le rôle de punk de service (il avoue lui même n’avoir jamais vraiment eu de background metal), participe à la NWOBHM pour continuer à avancer en même temps que les nouvelles générations vers des sonorités plus heavy… Surprenant. Surtout quant on l’entend aujourd’hui parler avec admiration de chanteurs tels que Max Cavalera ou Phil Anselmo.
Et c’est justement vers ces sonorités thrashy que DiAnno va chercher ses influences actuelles. Musicalement Living Dead semble très influencé par le thrash 90’s tel qu’il était joué par Megadeth (période Youthanasia/Countdown To Extinction) ou Pantera, ce n’est pas la reprise du « Symphony Of Destruction » des premiers cités qui va me contredire. Et le principal défaut que je reproche à ce Living Dead est justement lié à ces influences même. Ce qui m’a toujours rebuté chez les ténors du thrash des années 90 est ce coté clinique, mécanique, sans âme ni réelle colère, et on retrouve ces problèmes dans la production du dernier album de Popol.
Dommage aussi de voir DiAnno abandonner sur certains titres son timbre si personnel pour quelque chose de plus thrash.
Pourtant l’album en lui même est loin d’être mauvais et il contient d’excellents moments, la chanson éponyme est bourrée d’émotions et il contient d’autres moments de bravoure comme ce « Nomad » rythmé ou « S.A.T.A.N. » à l’intro excellente. Mention spéciale au line up composé d’excellents musiciens et à la qualité du son sortie directement des studio Hell Hole d’Attila (Mayhem, ex-Aborym…).
Mais ne nous faisons pas d’illusions, plus la peine d’attendre un chef d’œuvre venant de DiAnno, il est toujours bon pour ce qui est de faire headbanguer les gens mais à pourquoi en demander plus, car inévitablement, aussi bon soit l’album, nous finirons par inévitablement passer tous les titres pour aller directement aux versions live des classiques de Maiden présents en bonus…
Et puis merde quoi, moi ça me fait plaisir de savoir que ce sacré Paulo est toujours en vie, capable de nous balancer du bon metal de qualité, et j’ai la naïveté de penser que je ne suis pas le seul.
Requiem 22/11/2006 avis: |