Troisième effort du groupe de Thom Yorke et virage dans leur carriére musicale, ce Ok Computer est une merveille l'album d'un groupe décomplexé et osant s'aventurer là où personne ne les attend.

Après deux albums résolument rock, l'heure est à l'expérimentation ce que peu de groupe osent faire de nos jours. Cet album c'est une ambiance, des émotions, des sensations. C'est surtout leur dernier album purement rock et c'est un coup de maitre.



Tout commence en douceur avec un Airbag planant et menaçant en même temps traitant d'une des plus grande crainte du chanteur les voitures (déjà abordée dans la b-side Killer Cars) .Le riff est dépouillé mais génial. Cette chanson est parfaite pour mettre l'auditeur en condition pour le reste de l'album.

Vient ensuite le génialissime Paranoïd Androïd chanson tiroir tout bonnement hallucinante dans sa construstion (Thom expliqueras ensuite que cette chanson est née de différents riffs qui leurs plaisaient beaucoup qu'ils ont réunis en une seule chanson). Passant de passage doux et déspérés à des moments de violence e tde tension ce morceau est une vraie montagne russe.

Subterranean Homesick Alien au titre hommage au grand Bob Dylan prouve l'envie de Radiohead de s'ouvrir à d'autres horizons dans le son et l'ambiance et est né alors que le groupe reproduire un effet de Miles Davies dans Bitches Brew avec un son sub-aquatique de synthé et guitare acoustique. Un très bon morceau.

Une des perles de l'album est Exit Music (for a film) est un morceau "commandé" par Baz Luhrmann qui a envoyé une cassette de son film Romeo+Juliette au groupe pour qu'ils composent une chanson pour la B.O. . Il est intéressant de savoir que la scéne, et du coup on comprend mieux le côté désespéré de la chanson, que la scéne qui a inspiré cette chanson est celle où Juliette (jouée par Claire Danes) tient un Colt .45 contre sa tempe dans l'église. Ce morceau est magnifique!

Let Down est trèsz belle chanson aussi les lignes de guitares superposées sont sublimes, simples mais sublimes. Le chant est très puissant,comme sur tout l'album, et la montée fiale est boulversante.

Vient ensuite le single Karma Police titre vraiment bien trouvé le mélange piano/guitare est parfait. C'est une chanson simple en 4/4 mais tellement exscellente avec son break changeant tout, et la plainte de l'ordinateur qui meurt à la fin qui n'est pas sans rappeler les trips des Floyd.

Fifter Happier est un morceau surprenant et énigmatique, pour info la voix vient de l'Apple Macintosh de Thom, qu'il trouvait idéale pour lire une liste.

Electioneering est LA chanson rock de l'album et comme c'est la seule, ils s'en donnent à coeur joie pour notre plus grand plaisir. Il est d'ailleurs étonnant, et très intelligent, d'avoir placé cette chanson vers le milieu de l'album. Véritable électrochoc électrique cette chanson empéche d'être préparé au très sombre, électronique et intimiste

Climbing Up The Wall titre étouffant et terrifiant transmettant bien la signification du titre (Climbing the walls, en anglais, cela signifie être tellement stressé, désespéré, énervé, qu'on pourrait faire l'impossible - comme grimper aux murs. Cela a parfois aussi la connotation de se sentir enfermé, encerclé, cerné.) le final est une fois de plus déchirant Thom se brisant la voix dans un hurlement.

Cet album est vraiment celui des changements brutaux d'ambiances comme le prouve le paisible No Suprises avec sa mélodie toute douce et son ambiance calme et reposante alors que les paroles sont désespérées et mélancoliques.

Lucky est vraiment touchant et vraiment prenant. Débutant avec guitare acoustique et voix (et Jon dans le fond qui s'amuse avec ces effets à faire des picks scraps), le morceau prend son envol au moment du break et nous fait admirer toute sa beauté.

The Tourist clôt l'album cette chanson dépouillé et au contraire des autres contenant beaucoup d'espace est parfaite pour finir l'album et permettre à l'auditeur de se remettre du choc de l'album.



Il y a beaucoup de choses à dire sur cet album, beaucoup de sujet a aborder (le chant magnifique, les qualités musicales des membres...) mais la meilleure façon de découvrir tout ça et surtout de se faire sa propre impression, ce qui est l'essentiel cet album étant à mon avis une expérience personnelle, alors jeter vous dessus écoutez le surtout au casque pour bien être immergé dans la musique pour être coupé du reste du monde et vivre ce moment privilégié que nous offre le groupe.

KlOwN  09/11/2005    avis: 

C'est avec OK Computer que Radiohead rentre définitivement dans la légende. Magnifique prouesse de studio, cet album redonne sa gloire que l'on croyait perdu au rock progressif, sans y renier une intermittente colère issue du post-punk et des sonorités électroniques féériques et plus contemporaines. Si les élans progressifs y sont des plus légitimes et admirablement maitrisés, ils sont pourtant toujours mal assumés par le groupe, dans la crainte d'avoir à en assumer l'étiquette. Quelques concessions seront tout de même lâchées comme celle, moyennement justifiée, de se réfugier derrière des influences krautrock, ou celle de Jonny Greenwood qui reconnait avoir piqué quelques plan à Genesis.

Après tout, peu importe. L'important reste la musique elle-même et OK Computer est un album de grande classe dont les sonorités progressives et futuristes sont acclamées depuis maintenant presque 10 ans de manière quasi-unanime. Il est quelque peu difficile de réaliser l'incroyable et magnifique travail de studio réalisé ici. L'écoute à haut niveau sonore de "Airbag" est peut être la meilleure indication à cette fin, tant ce titre semble avoir une profondeur, sans fin. Batterie trafiquée, syncopée, guitares multiples et résonantes, basse puissante et groovy et chant plaintif, ça ne ressemble à rien de connu jusque là. "Paranoid Android" est probablement le passage le plus admirable de l'album. Cette véritable œuvre d'art révèle un songwriting digne du génie et une incroyable gestion des contrastes. Délicatesse? Violence? Complexité? Efficacité? Tout y semble possible, comme l'alternance d'un rythme à 7 temps et d'un classique 4/4.

OK Computer, c'est aussi la plénitude du space rock planant et mélodique comme l'illustre "Subterranean Homesick Alien", dont le clin d'œil à Bob Dylan n'est qu'une fausse piste de plus. Car à l'écoute de cette merveille, comme à l'écoute du torturé "Climbing Up the Walls", c'est plutôt à Pink Floyd que l'on pense. Et encore, de loin... La magnifique gestion mélodique des arpèges n'a pas disparu depuis The Bends, tout comme cette douceur presque enfantine. "Let Down" et "No Surprises" sont d'une douceur inouïe et pourtant faussement immatures, mais les émotions nostalgiques sont inévitables à l'écoute de ces deux titres.

Radiohead n'a également pas perdu son gout pour le minimalisme, malgré le coté hautement ambitieux de l'album dont il est ici question. "Exit Music (For a Film)" est probablement un de leurs plus grands titres, mêlant désolation et profondeur mélancolique tout le long d'un crescendo troublant. D'un chant plaintif accompagné d'une guitare acoustique et d'un mellotron se développe progressivement une puissance démoniaque. Cette puissance n'est pas non plus reniée par ailleurs, même si moins présente que sur The Bends. "Electioneering" est véritablement le titre déchainé de l'album dans lequel les guitares rugissent et provoquent une suffocation des plus jouissives.

Le meilleur reste bien sur pour la fin avec les deux titres finaux. "Lucky" et "The Tourist" sont deux véritables rêves éveillés, qui, chacun à leur manière réveillent des émotions cachées que l'on croyait perdues à jamais. Cette atmosphère soyeuse mais incertaine, cette fragilité vocale et ces guitares, entre miaulement et soupir sur une section rythmique large et profonde, sécurisante... Quel chamboulement psychique!

Chaque époque a besoin de son Dark Side of the Moon.

Or jusqu'en 1997, il n'y en avait qu'un...

Religionnaire  13/04/2006    avis: