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Yes - Drama - 1980


Genre : Rock Progressif
Traductions et paroles :!!!!

©Atlantic
1Machine Messiah
2White Car
3Does It Really Happen?
4Into the Lens
5Run Through the Light
6Tempus Fugit

Avis de la rédaction :

  
Religionnaire

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Le succès critique et commercial du transitionnel et conflictuel Tormato (1978) s'avère nettement inférieur à celui de Going for the One (1977). Malgré des efforts louables d'adaptation, Yes fait désormais clairement figure de dinosaure face à la montée en puissance du punk puis de la new wave. Le groupe refuse pourtant d'abdiquer et recrute le producteur Roy Thomas Baker, connu pour son travail avec Queen. L'entame de nouvelles sessions d'enregistrement se solde par un échec et le scindement du groupe. Jon Anderson et Rick Wakeman claquent la porte, préférant alors se consacrer à leur carrière solo, et laissant Squire, Howe et White face au choix de poursuivre ou non l'histoire de Yes. Si le groupe a déjà survécu à un départ de Wakeman, le remplacement d'Anderson s'annonce délicat. Lui et Squire sont les fondateurs et piliers du groupe et Jon Anderson impose sa signature vocale au son de Yes depuis pas moins de dix ans. D'un autre coté, le Religionnaire est le premier à reconnaître qu'il n'a pas toujours été bénéfique au groupe, notamment à partir de son illumination des Tales from Topographic Oceans (1974). Quant à Wakeman, son style médiévalo-fantastico-majestueux devient sérieusement dépassé par les sonorités new wave…

Contrairement aux fans et au public en général, Squire, Howe et White prennent ce changement de personnel comme n'importe lequel ayant eu lieu dans le passé du groupe. Dans un effort d'adaptation toujours valeureux mais au combien délicat, les trois hommes recrutent directement au sein de la vague new wave, deux membres des Buggles, fraichement connu pour leur hit : "Video Killed the Radio Star" (qui ne connaît pas ça…). Ainsi, le chanteur/bassiste Trevor Horn et le claviériste Geoff Downes sont engagés au sein d'un groupe dont ils sont parait-il grands amateurs. Si l'adaptation à l'évolution musicale est souhaitée, elle ne doit pas pour autant faire table rase du patrimoine Yes. Il est donc décidé de refaire appel au producteur Eddie Offord dont la dernière collaboration remonte à Relayer (1974) et au génial dessinateur Roger Dean.

Le lifting est globalement réussi! Drama sonne comme une véritable mise à jour de Yes. Le départ d'Anderson et Wakeman semble d'ailleurs avoir été bénéfique pour Howe et Squire. Le premier peut enfin oublier ses conflits musicaux avec Wakeman et jouer de façon beaucoup plus cohérente tandis que le second peut laisser davantage cours à son talent de compositeur sans les tentatives de monopoles d'Anderson à ce niveau.

Drama est un album plus sombre, plus puissant, plus lourd, en somme plus metal que ses prédécesseurs. La basse de Squire n'a jamais été aussi proéminente dans la musique de Yes et la guitare de Howe n'a quant à elle jamais été aussi disciplinée. Les morceaux ne sont pas moins longs comme on aurait pu l'imaginer. Le très bon "Machine Messiah" dépasse même les dix minutes, avec quelques longueurs certes, mais aussi beaucoup plus d'efficacité qu'auparavant. Même si le génial riff d'entrée dévoile d'emblée les prétentions metal du groupe, le corps du morceau est quant à lui superposable à du Yes traditionnel : léger, parfois tortueux (mais pas trop cette fois) et très riche dans les arrangements vocaux. Il est d'ailleurs troublant de constater à quel point la voix du chanteur Trevor Horn ressemble à celle de Jon Anderson. Ceci illustre surtout l'importance des voix secondaires de Squire et Howe dans la signature vocale complexe de Yes. Toujours est-il que le résultat vocal n'est ici pas très déstabilisant pour les habitués de Jon Anderson car même lorsqu'il chante seul sur l'interlude mignon "White Car", Trevor Horn colle étonnamment bien au timbre de Jon Anderson, même s'il semble plus limité dans les hautes fréquences.

Le point fort de cet album est à l'évidence la basse de Squire. Si les années 80 déshumanisent les sons de basses, Chris Squire fait ici preuve d'une résistance efficace. Ses performances sur "Does it Really Happen?" et "Tempus Fugit" sont mémorables. Le premier est lancé légitimement comme single étant donné son caractère accrocheur. L'accroche n'y implique d'ailleurs pas forcément la simplicité car "Does it Really Happen?" est structurellement riche et complexe mais tous ses thèmes sont d'une efficacité remarquable. Le claviériste Geoff Downes représente exactement ce qu'on est en droit d'attendre du successeur de Wakeman : un style peut-être moins riche et exubérant mais bien plus moderne et efficace. "Into the Lens" n'est pas moins efficace et accrocheur malgré sa structure authentiquement symphonique. Un single en est d'ailleurs extrait, comprenant le thème le plus immédiat ("I am a Camera/Camera Camera"). Mais la version longue est autrement plus savoureuse tant les interludes sont cohérents, groovy et mélodiquement d'une clarté qui tranche avec le Yes traditionnel.

Le seul titre contestable reste "Run Through the Light" qui semble moins abouti, plus minimaliste et artificiel que les autres. La prestation vocale de Trevor Horn y est pourtant admirable mais l'aspect instrumental se dirige inexorablement vers une new wave qui manque de chaleur et d'humanité.

"Tempus Fugit" est quant à lui l'indétrônable sommet de l'album mais aussi de toute la seconde partie de la discographie du groupe (depuis les Tales from Topographic Oceans). Il prouve une nouvelle fois qu'une grande partie de l'efficacité du prog tient au groove et au muscle. Cette ligne de basse monstrueuse de Squire, cette suite d'accord descendants de Howe, on se croirait tout droit revenu au bon vieux temps du The Yes Album (1971)!

Selon le Religionnaire, Drama est tout simplement le meilleur album de Yes depuis Close to the Edge (1972). Le départ d'Anderson et dans une moindre mesure celui de Wakeman permettent à Yes d'effectuer une véritable remise à neuf. Squire et Howe s'y révèlent sous leur meilleur jour et les deux nouvelles recrues apportent la dose idéale de fougue et de nouveauté.

L'accueil qui est fait à ce Drama n'est clairement pas à la hauteur de sa réussite artistique. Cette nouvelle formation ne tient pas plus que le temps de l'album et d'une tournée. Après la sortie du second et dernier album des Buggles : Adventures in Modern Recording (1982) qui comprend un remix de "Into the Lens", Geoff Downes rejoint Howe pour former Asia avec John Wetton (Family, King Crimson, U.K. etc.), et Carl Palmer (Atomic Rooster, ELP) pour un résultat assez easy-listening et décevant par rapport à ce qu'on est en droit d'attendre d'une telle formation. Trevor Horn se lance quant à lui dans le business et fonde ZZT Records (Frankie Goes to Hollywood et The Art of Noise y signeront) avant de travailler comme producteur aux cotés de Paul McCartney, Rod Stewart, Tina Turner et, Yes! De leur coté, Squire et White sortent un single ("Run with the Fox") avant de tenter une aventure avec Jimmy Page (XYZ qui signifie ex-Yes/ex-Zeppelin) qui ne verra jamais le jour.

PS : L'édition remasterisée inclut les deux singles tirés de l'album ("Into the Lens" et "Does It Really Happen"), deux versions prototypes dispensables ("Tempus Fugit" et "White Car") ainsi que 6 inédits. Parmi ces inédits deux sont enregistrés par le trio White/Squire/Howe et ne sont visiblement pas retenus pour figurer sur l'album : "Have We Really Got" et "Song No. 4 (Satellite)" semblent être pourtant deux excellentes pistes de travail. Les quatre derniers inédits proviennent des premières sessions d'enregistrement avant les départs de Wakeman et Anderson. Ils ne sont pas aussi mauvais qu'on pourrait le croire et sonnent de manière bien différente de Drama (globalement assez froids, simples et désincarnés). "In the Tower" met en avant Wakeman et Anderson dans leur style majestueux éthéré et monotone, "Friend of a Friend" est plus dynamique et accrocheur mais ne mène pas bien loin sur le plan mélodique, "Golden Age" alterne entre des passages inconsistants et d'autres plus séduisants, et enfin "Dancing Through the Light", probable précurseur de "Run Through the Light" s'affirme comme un exercice de new wave très electro plutôt réussi malgré une certaine fadeur.

Religionnaire  12/11/2006    avis

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