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DEFINITION
Le terme "rock progressif" est avant tout une traduction très approximative de la dénomination anglaise "progressive rock" dont l'équivalent français serait plutôt "rock progressiste".
Ce courant musical ambitieux, éclectique et grandiose, d'initiative principalement européenne, nait dans la deuxième partie des années 60 pour atteindre son sommet de popularité au début des années 70.
La démarche globale est celle de faire évoluer le rock au-delà des formats pop et radio traditionnels pour lui faire atteindre le degré de sophistication rencontré dans le jazz ou la musique classique. Sa fréquente complexité et la virtuosité qui lui est associée sont tout particulièrement appréciées des amateurs du style. Les détracteurs quant à eux taxent volontiers cette musique de pompeuse et prétentieuse.
Donner une définition précise du rock progressif est impossible tant les directions musicales pouvant être prises sont nombreuses. Les principaux leaders du mouvement (Yes, King Crimson, Genesis, Jethro Tull, Emerson, Lake & Palmer etc.) sonnent d'ailleurs de manière très différente?
Les principaux critères d'inclusion de ce style peuvent être exposés ainsi :
- Compositions de longue durée (ex. Led Zeppelin : "Stairway to Heaven" = 08min; Pink Floyd : "Echoes" = 23min; Yes : "Close to the Edge" = 18min; Mike Oldfield : "Amarok" = 60min etc.), multi-sectionnées (ex. Dream Theater : "A Change of Season"; Pink Floyd : "Atom Heart Mother" etc.) et/ou organisées comme un patchwork de thèmes semblant indépendants musicalement (The Beatles : "A Day in the Life"; Jethro Tull : "Aqualung"; Queen : "Bohemian Rhapsody" etc.), ou encore s'enchainant sans temps mort (System of a Down : Mesmerize; The Red Hot Chili Peppers : Blood Sugar Sex Magic).
- Textes complexes et/ou narratifs et/ou hermétiques dont les thèmes les plus fréquents sont : science-fiction, fantasy, histoire, religion, guerre, amour, folie.
- Albums concepts dans lesquels un thème ou une histoire est développés tout du long à la manière d'un film (ex. Genesis : The Lamb Lies Down on Broadway; Pink Floyd : The Wall, The Dark Side of the Moon, Animals, The Final Cut; Rush : 2112; Dream Theater : Metropolis Part II: Scenes from a Memory etc.). Les couvertures ainsi que le packaging sont souvent soignés, ambitieux sur le plan artistique et élaborés en rapport avec le thème ou l'histoire.
- Chants inhabituels, théâtraux et/ou complexes, harmonies vocales multiples (ex. Yes, Gentle Giant, Van Der Graaf Generator, Magma, System of a Down etc.).
- Utilisation proéminente de l'instrumentation électronique principalement sous forme de clavier : synthétiseurs, orgue, piano, mellotron etc.
- Composition et instrumentation atypiques : Tempo, gammes, signatures, harmonies et accords inhabituels; procédés de composition inhabituels (canon, fugue etc.); instruments inhabituels (violon, flute etc.), solistes multiples, soli à longue durée ou à répétition.
- Oeuvres classiques incluses (ex. Yes : Yessongs), reprises et/ou arrangées (Jethro Tull : "Bourrée"; Emerson, Lake & Palmer; Marillion, Symphony X etc.).
- Rapport étroit avec l'art visuel : logos (Yes?), pochettes (Rush, Yes etc.), décors, look, mise en scène, concerts avec show visuels (Pink Floyd?), bandes originales de films?
Si certains groupes ne font aucun doute quant à leur appartenance au style, d'autres suscitent de véritables controverses comme Radiohead, les Beatles ou Iron Maiden entre autres.
par Religionnaire (novembre 2005) également webmaster de Religionnaire
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